Un poéte peut il mourrir? L'Algérie n'oublie pas Matoub Lounes

Il y a neuf ans, le 25 Juin 1998, Lounès Matoub était lâchement assassiné dans un guet-apens qui lui a été tendu par des forces de la mort jamais clairement identifiées. Depuis sa disparition, la Kabylie n'a pas cessé de mesurer l'envergure de cet artiste chez qui s'entremêlaient la fougue du poète et la passion du militant de la liberté. Si son œuvre artistique et ses combats identitaires, culturels et démocratiques sont hissés à un rang emblématique, c'est sans doute parce que l'évolution de la situation en Kabylie, caractérisée par les manœuvres d'un pouvoir autiste qui alterne le chaud et le froid, a donné à ses prévisions des allures de vision. Lounès Matoub avait compris, parmi les premiers, que la Kabylie doit etre au devant dans tous les combats qu'ils soient politiques, identitaires, culturelles, démocratiques ou encore scientifiques. Neuf ans aprés, beaucoups d'Algériens découvrent Matoub et comprennent, enfin, que Lounes, bien que boycotté par la Tv algérienne et le 'système', fait partie des grands de ce bled et que sa vision des choses resurgira, qu'ils le veulent ou pas. Lounes restera à jamais dans la mémoire de cettte Algérie qui aspire à la modernité. car ne dit on pas: Pour savoir tracer un chemin , il faut savoir d'ou on vient. Et puis qu'on soit d'Oran, Tizi, Biskra, Alger ou Annaba, on a tous du sang berbère qui coule dans nos veines.